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Miller Jacques-Alain

Une Fantaisie

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« En effet, pour la science, le réel, ça marche. Et c’est à ça que sert le savoir dans le réel. C’est pourquoi on peut dire que la science a des affinités avec le discours du maître, d’ailleurs Lacan l’a signalé́ mille fois. Il faut bien dire qu’on n’y croit plus, dans la civilisation. Au contraire, maintenant, dans la civilisation hypermoderne, on a l’idée que le savoir scientifique, dans le réel, ça rate, ça va rater. Les organismes génétiquement modifiés, le nucléaire, ça ne génère plus la confiance dans le bon fonctionnement du savoir dans le réel, à partir du moment où, bien sûr, c’est nous qui commençons à le trafiquer. Ce que fut le symptôme et qui n’est plus que trouble est désormais divisé en deux, dédoublé́. Du côté du réel, il est traité hors sens par la biochimie, par les médicaments de plus en plus ciblés. Le côté́ du sens continue d’exister à titre de résidu. Le côté du sens fait l’objet d’un traitement d’appoint qui prend deux formes essentiellement, me semble-t-il : d’une part, une écoute de pur semblant — “venez que je vous écoute” — qui a valeur d’accompagnement et souvent même de contrôle de l’opération qui s’accomplit dans le réel par le biais du médicament. En effet, les biochimiques sont les premiers à dire : “mais pas du tout, il faut que nos patients soient écoutés aussi”. »

 

Miller, J.-A., « Une Fantaisie », Mental, n°15, février 2005.

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Miller Jacques-Alain

Pièces détachées

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« La nomination est distincte de la communication en ceci précisément que, « dans la nomination, c'est là que la parlote se noue au réel ». (…) Nommer est établir un rapport, instaurer ce rapport entre le sens et le réel. Non pas s’entendre avec l'Autre sur le sens, mais ajouter au réel quelque chose qui fait sens. (…) 

La nomination (...) est une fonction distinguée dans lalangue. Dans son Séminaire Encore, Lacan met en question l’évidence de la communication quand il apporte le concept de lalangue, qui est que ce qu’on dit sert à la jouissance. C’est sa fonction propre ».

 

Miller, J.-A., « Pièces détachées », La Cause freudienne, n°61, novembre 2005, pp.149- 150

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Jacques Lacan

Petit discours aux psychiatres

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Dans Le petit discours aux psychiatres, Lacan note ceci :

 

«  [...] il est quand même tout à fait décisif que pour concevoir seulement ce qu’il en est, ce qu’il en est du fou, de tenir compte de ceci, c’est que celui qui se pose en sa présence dans cette position qui est celle du psychiatre, est, qu’il le veuille ou non, concerné. [...] Un p’tit fil, hein ! Que vous trouveriez tout seuls, dans ce rapport de concernement avec cette chose vraiment unique, problématique, qui vous est donnée, je ne dirais pas sous le titre de fou, parce que ce n’est pas un titre… Un fou, c’est quand même quelque chose… ça résiste, voyez-vous, et qui n’est pas encore près de s’évanouir simplement en raison de la diffusion du traitement pharmacodynamique. »

 

Lacan, J., Le petit discours aux psychiatres, 1967, inédit, disponible sur internet.

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Jacques Lacan

Petit discours aux psychiatres

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Dans Le petit discours aux psychiatres, Lacan note ceci :

 

« On ne commence à avoir l’idée de symptôme qu’à partir du moment où le fou est isolé (…). Il s’agit de s’apercevoir d’une certaine fonction qui est née avec cette pratique qui a consisté à isoler les fous. Le fait que nous tendions maintenant de moins en moins à les isoler ça veut dire que nous y mettons d’autres barrières, d’autres murailles… dont en particulier ceci que nous les considérons beaucoup plus – c’est là justement la pente psychiatrique – beaucoup plus comme objets d’études que comme point d’interrogation au niveau de ce qu’il en est d’un certain rapport du sujet, de ce qui situe le sujet par rapport à ce quelque chose que nous qualifions d’objet étranger, parasitique, qui est la voix essentiellement. En tant [que] voix, elle n’a ici de sens que d’être support du signifiant. »

 

Lacan, J., Le petit discours aux psychiatres, 1967, inédit, disponible sur internet.

Jacques Lacan

L'envers de la psychanalyse

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Lacan, à la page 33 de son Séminaire, L’envers de la psychanalyse, situe le discours auquel nous avons affaire aujourd’hui.

 

«  Ce qui y occupe la place que provisoirement nous appellerons dominante est ceci, S2, qui se spécifie d’être, non pas savoir-de-tout, nous n’y sommes pas, mais tout-savoir. Entendez ce qui s’affirme de n’être rien d’autre que savoir, et que l’on appelle, dans le langage courant, la bureaucratie. On ne peut pas dire qu’il n’y ait pas là quelque chose qui fasse problème. »

 

 Lacan J., Le Séminaire, Livre XVII, L’envers de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1991, p.33-34.

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